fondateur du zen
Considéré comme l’un des plus grands penseurs de l’histoire du Japon, Eihei Dôgen a introduit la méditation zazen dans son pays et fondé le zen Sôtô. Philosophe, poète, son œuvre considérable continue d’imprégner la spiritualité, mais aussi l’art culinaire japonais. ’est en pleine décadence du bouddhisme japonais, au XIIIe siècle, que le jeune Dôgen reçoit l’ordination monastique. Il a 13 ans. Mais déjà, il relève les contradictions entre les enseignements purs du Bouddha et les interprétations complexes des maîtres qui dirigent la vie religieuse, entre une existence simple prônée par le Bouddha et les cérémonies fastueuses, le luxe des monastères. Une maturité acquise très tôt : issu d’une famille aristocratique proche de l’empereur, il sait lire des poèmes en chinois à l’âge de 4 ans, assiste, à la cour, à de continuelles luttes de pouvoir, voit son père mourir, puis sa mère lorsqu’il atteint 7 ans. Quelques jours avant sa mort, elle lui demande de devenir moine pour aider au salut de tous les êtres…
Pensées
Pendant une dizaine d’années, le jeune garçon cherche des réponses à ses questions existentielles auprès de maîtres des différentes écoles bouddhistes du Japon, mais c’est en Chine qu’il parvient à retrouver la pureté originelle du chant, le bouddhisme chinois, plus simple et plus exigeant à la fois. Il découvre surtout le zazen, la méditation assise du Bouddha.
De retour au Japon, il se heurte à un clergé engoncé dans une religion sclérosée, écrit le tout premier livre sur le zazen et fonde sa propre école, le zen Sôtô (1). Il refonde la pratique du zen, crée des rituels et, jusqu’à sa mort, écrit énormément.
Des textes spiritualistes sur la voie bouddhiste, comme son monumental Shôbôgenzô, des poèmes, des contes philosophiques, et même des livres d’instructions, que l’on pourrait considérer comme les premiers guides de développement personnel de notre histoire…
Il existe aujourd’hui deux écoles zen : le zen Rinzaï, fondé sur l’étude de textes, et le zen Sôtô, qui se fonde essentiellement sur la pratique de la méditation zazen. Avoir conscience de ses gestes quotidiens Pour Dôgen, notre vie quotidienne est le terrain même de la pratique zen. Se lever, se laver, éplucher des légumes, manger… Chaque moment est une occasion unique d’expérimenter la pleine conscience et l’instant présent.
C’est dans ses Instructions au cuisinier zen ("Le Promeneur“ 1994) qu’il résume le mieux ce principe : « Quand vous préparez la nourriture, ne voyez pas avec un regard ordinaire et ne pensez pas avec un mental ordinaire. » Autrement dit, être conscient de soi-même et de chacun de ses gestes permet d’accéder à la dimension spirituelle de la vie : « Regardez ! Couper ces carottes est une manifestation de la voie du Bouddha, cuire cette feuille de chou est une manifestation de la voie du Bouddha. »
Rechercher la simplicité Santé, bien-être matériel, amis, compagnon ou compagne contribuent à une vie heureuse et ne font pas obstacle à l’Eveil, à condition d’« aller toujours vers plus de simplicité ». Car accumuler des biens matériels, c’est satisfaire l’ego, se tromper et se mentir à soi-même. Il faut donc apprendre à faire la différence entre désir et besoin, possession et sécurité, à faire taire l’ego pour laisser parler le soi. La voie est en soi Selon le bouddhisme, chaque être humain est un Bouddha qui sommeille. Atteindre l’Eveil, que l’on en soit conscient ou non, est donc le but ultime de chacun de nous. Même si lui-même a beaucoup écrit, Dôgen a insisté sur le fait que ce n’est pas dans les livres que la voie vers l’Eveil peut être éprouvée, mais par soi-même, par l’expérience personnelle et par la pratique assidue de la méditation zazen.
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