vendredi 2 juillet 2010

légendes Niortaises

Quatre dragons en bronze tout droit sortis de la Sèvre séparent l'espace central accessible aux voitures et les espaces latéraux réservés aux piétons. Ces dragons permettent aux Niortais de renouer avec une légende qui relate la victoire d'un preux chevalier sur un dragon qui hantait le Marais Poitevin



 C'est vers la fin du XVIIème siècle que la tradition place le combat d'un dragon ailé et d'un soldat, près de la porte Saint Jean.
A cette époque, les marais de la Sèvre s'étendaient jusqu'au faubourg de Ribray. Ils offraient l'aspect de vastes terrains vaseux, couverts de joncs et de plantes aquatiques, qui formaient des retraites où pullulaient les reptiles de toutes sortes.
Un monstre effrayant, sorte d'énorme serpent ailé, était venu se réfugier dans un vaste souterrain, du côté où se trouve aujourd'hui l'avenue Saint Jean. On raconte qu'il sortait de son repaire, non seulement la nuit, mais aussi le jour et qu'il venait déchirer et enlever des enfants et même des hommes et des femmes, dans les faubourgs, dans les rues, sur les places publiques et jusque dans les jardins. Il n'y avait plus de sécurité pour personne, la terreur était générale. Tous les moyens furent longtemps employés pour le détruire mais il se jouait des pièges, brisait les liens de fer qui l'enlaçaient et mettait toujours en fuite les bandes d'hommes armés assez audacieux pour le combattre.


Enfin, un malheureux soldat nommé Jacques ALLONNEAU, condamné à mort pour désertion, sollicita sa grâce et offrit pour l'obtenir de tuer le monstre. Le gouverneur s'empressa d'accepter cette promesse et le mit immédiatement en mesure de la tenir. ALLONNEAU, revêtu d'une armure d'acier qui lui enveloppait le corps en lui laissant la liberté de ses mouvements, le visage couvert d'un épais masque de fer, armé d'une lance et d'un long poignard, s'avance vers l'antre du monstre qui répond à cette provocation en s'élançant sur l'audacieux soldat.
Du premier bond, il le renverse et cherche à l'écraser sous le poids énorme de son corps. Alloneau, dans cette situation terrible, conserve son sang-froid. Sa lance lui était inutile. Il plonge profondément son poignard dans la gorge du serpent qui vomit des flots de sang et se débat en tordant sa longue queue.

Le déserteur, protégé par son armure de fer, parvient à se dégager et il peut contempler la rage impuissante de son ennemi qui s'agite dans les convulsions de l'agonie. Hélas, trop pressé de jouir de son triomphe, il ôte son masque, curiosité qu devait lui être funeste, car à cet instant, le reptile réunissant ses dernières forces, s'élance à la figure du soldat, le mord et lui introduit dans les veines un venin si actif qu'il le foudroie. Alloneau expire auprès du cadavre du monstre qui venait de rendre son dernier souffle empoisonné.

Les spectateurs de ce terrible combat qui s'étaient prudemment tenus  à l'abri au loin, s'approchent et enlèvent le malheureux soldat victime de son imprudence. Le corps du serpent est placé sur une charrette et transporté dans tous les quartiers de la ville au milieu d'une joie où se mêlaient des regrets pour la mort du courageux soldat qui avait payé son dévouement par sa vie.
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La reconnaissance publique lui éleva dans le cimetière de l'hôpital général un tombeau qui, pendant longtemps, fut l'objet d'une grande vénération de la part des Niortais. Sur la pierre de sa tombe, on avait représenté un soldat couvert d'une armure du temps des Romains et, à ses côtés, un serpent avec des ailes qui se dressait en tordant sa queue.

Au bas de sa tombe se lisait cette épitaphe :
siste viator rem habes paucis : hi periere simul
(arrête-toi voyageur, voici le fait en peu de mots : ils ont péri ensemble).

Une autre inscription était placée au-dessus de la tête du soldat :
homo occubuit serpentis veneno
(l'homme a péri par le venin du serpent).


 Legendes Niortaises

                  -Nextdid-

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