mardi 11 mai 2010

Le sari


  
Une amie , Amnadine essaie un Sari chez "Anjali"
normalement cela se fait seule mais vaut mieux être deux
dernière touche par Nadia
une façon de porter le Sari
Une autre façon (chaque région montre des variantes de composer avec le Sari)

Si l'on faisait une histoire universelle des habitudes vestimentaires, il est probable que le sari y occuperait une place spéciale, voire exceptionnelle. Si la stola des patriciennes romaines a disparu depuis belle lurette, si le kimono des Japonaises ne se porte plus que dans d'assez rares occasions, il existe encore des millions d'indiennes qui, comme leurs lointaines ancêtres, revêtent quotidiennement le sari.
Extraordinaire longévité pour ce vêtement dont l'origine, obscure, remonte à un lointain passé ! On a retrouvé des représentations d'un vêtement drapé, très voisin du sari actuel, datant d'environ 100 av. J.C. 
Faut-il en trouver l'explication dans un conservatisme traditionaliste indien, dans la simplicité de conception de cette large bande de tissu, dans ses qualités esthétiques ? Peu importe. Le sari a traversé les âges, et c'est très bien ainsi.
 Autant est frappante cette fidélité de la femme indienne à ce vêtement en particulier, autant peut l'être aussi la
 grande diversité des manières de draper le sari. Selon les régions, les castes et les activités, les religions... la technique du drapé peut varier. Mon propos n'est pas ici d'entrer dans l'évocation de ces variantes. On pourra avec beaucoup d'intérêt approfondir le sujet en consultant le site de Chantal Boulanger : Le drapé des saris.

   A la Réunion, le sari est presque exclusivement porté, par certaines femmes, à l'occasion des fêtes religieuses hindoues ; mais son usage semble voué à se répandre dans les années à venir. D'autres femmes ne le portent jamais, pour diverses raisons telles que le coût du vêtement (élevé dans l'île), le manque d'habitude ou la méconnaissance de la technique du drapé. Puisse cette page leur être utile ! Notons aussi que le sari est aussi occasionnellement revêtu par certaines femmes de la communauté indo-musulmane.


Le Sari est une large bande de tissu, de 1m20 environ sur 5,5 à 10 m de long. Il se porte sur un jupon, appelé pâvadèï en tamoul, ghagra en hindi, et un corsage serré laissant une partie du ventre nue (sattèï en tamoul, choli en hindi). Il semblerait que le port du jupon et du corsage remonte à la période de la colonisation britannique.
Le sari lui-même est toujours fait d'
une seule pièce. Selon l'hindouisme, tout vêtement cousu, percé par une aiguille était considéré comme impur. C'est seulement avec les invasions musulmanes que furent introduits et répandus les vêtements cousus.

Pour finir, voici quelques éléments pour la compréhension de la valeur symbolique des couleurs et de certains motifs traditionnels. Bien sûr, la femme qui porte le sari n'a pas forcément conscience, loin de là, de ces significations.


quelques les couleurs :


Blanc : couleur traditionnelle des brâhmanes ou prêtres (la teinture étant considérée comme impure), c'est aussi la couleur du deuil, portée donc par les veuves. 
Vert : jadis la couleur de la caste des vaishya (marchands). Elle est aujourd'hui surtout un signe d'appartenance à la communauté musulmane. Des saris verts sont portés aussi, dans certaines régions de l'Inde, pour le mariage. 
Bleu : traditionnellement la couleur de la caste des shûdra (agriculteurs, artisans, tisserands...). Elle était évitée par les castes élevées (le procédé d'obtention de l'indigo étant considéré comme particulièrement impur). 
Noir : couleur traditionnellement rare, considérée de mauvais augure. 
Rouge : couleur de la caste des kshatriya (nobles guerriers). Censée être de bon augure. C'est également la couleur la plus habituelle des saris de mariage. 
Jaune et safran : son symbolisme est lié à la religiosité, à l'ascétisme. Dans certaines régions de l'Inde, une tradition veut qu'une mère porte un sari jaune sept jours après la naissance de son enfant.


quelques motifs :


Mangue stylisée : il s'agit avant tout d'un symbole de fertilité et d'abondance.
Éléphant : il représente, sans surprise, la puissance, le pouvoir, la royauté mais son symbolisme peut aussi être associé à l'eau et à la fertilité. 
Perroquet : il est signe de passion, de séduction.
Poisson : un autre signe de fertilité et d'abondance, mais aussi de pouvoirs surnaturels. 
Conque : elle représente le son divin.
Bien sûr on rencontre aussi divers motifs de
 fleurs, plus ou moins stylisées, à valeur purement décorative ou au symbolisme varié...



               -Nextdid-

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