mardi 14 juin 2011

Le Shintoïsme


L’histoire du Shintoïsme remontent  à l’ère Yayoi (300 avant JC jusqu’à 300 après JC). Cependant, l’affirmation de cette religion ne s’est faite qu’au VIIème siècle lorsqu’arrive le bouddhisme. C’est donc cette apparition qui oblige le  Shintoïsme à se distinguer.

Qu’est ce que le  Shintoïsme? 
Selon le dictionnaire de la sagesse orientale :  « Le  Shintoïsme dans sa première forme, était une religion naturelle, qui consistait dans le culte des divinités de la nature. Fortement influencé par le confucianisme chinois au Vème et VIème siècle, il adopta le culte des ancêtres…Le Shintoïsme primitif, polythéiste animiste, se caractérisait par la croyance en de multiples dieux : chaque montagne, chaque rivière, chaque phénomène naturel était commandé par un dieu nommé « Kami ». Les principales divinités étaient le Père Ciel et la Mère Terre, créateurs des îles japonaises et de toutes les autres divinités. Amaterasu Omikami (« Grande Divinité Céleste ») était la plus importante de toutes leurs créatures : envoyée au firmament, selon la croyance shintoïste, elle régnait sur le soleil. Elle dépêcha son petit-fils sur la terre ; celui-ci prit possession de toutes les îles qui forment le Japon et fonda une dynastie appelée à durer éternellement. Cette conception mythique de la fondation du Japon et de l’instauration de la lignée impériale, constitue l’idée centrale de la foi shinto. »





Pour récapituler, les adeptes du   Shintoïsme honorent de nombreuses divinités appelées Kami, qui représentent en général : des forces de la nature personnifiées, mais aussi des ancêtres divinisés, des arbres, des pierres, et des objets, etc. Cette religion ne possède pas de textes sacrés. Par contre, sa mythologie est en partie décrite dans deux livres fondamentaux : le « Kojiki » et le « Nihongi ».

Brièvement : 
- Le « Kojiki » ou le « Récit des Choses Anciennes », est la plus ancienne chronique du Japon dont la rédaction s’acheva en 712. Sur trois volumes il narre la fondation mythique du Pays du Soleil Levant et l’histoire de la lignée impériale depuis l’empereur Jimmu. Offert à l’empereur à cette date, le premier tome relate la création du monde, le second raconte les exploits d’Iwarehiko, qui devient premier empereur du Japon, ainsi que de ses 14 successeurs, et le dernier tome immortalise la vie des empereurs, de Nintoku (le 16e) à Suiko (le 33e). 
- Le « Nihongi » ou « Chroniques du Japon », a été rédigé par le prince Toneri, et d’autres historiens de l’époque. La rédaction de cet ouvrage fut terminée en 720. Le Nihongi est plus élaboré et est une source inestimable pour les historiens car il comporte des informations très complètes à propos de l’histoire ancienne du Japon. Il se concentre sur les mérites et les erreurs des souverains. Il rapporte les contacts diplomatiques avec la Chine et la Corée, ainsi que de nombreux autres événements historiques. Il a été écrit en chinois comme il se devait pour les documents officiels de cette époque.

Pour les shintoïstes, il y a du spirituel en toute chose. 
Selon cette croyance, il n’y a pas un monde divin strictement séparé du monde des hommes. Le croyant à l’aide de ses prières essaie de s’attirer la bienveillance des Kami du bien et d’éloigner les démons. Cependant selon le shintô véritable, les japonais sont tous d’essence divine. Par conséquent, ils doivent servir l’empereur qui, selon le mythe des origines, est un descendant de la déesse du soleil Amaterasu Omikami. L’empereur a pour mission divine d’assurer la prospérité et la paix à son peuple. Il doit apporter « du sens et de la joie dans la vie de ses sujets ».
 


Les croyants de la religion shintô considèrent quatre principes fondamentaux : 

- le respect des traditions, 
- l’harmonie familiale, 
- le respect de la nature 
- et la recherche de la paix.
 
En définitive, ces quatre principes résultent de la croyance fondatrice du shintô : les Kami, qui sont des forces spirituelles, dont la mission est d’assurer l’harmonie universelle.



Où se pratique le Shintoïsme ?


Les premiers adeptes célébraient leurs divinités dans des sites naturels choisis pour leur beauté avant tout. Cependant afin d’offrir des lieux de prières aux communautés villageoises, citadines, de nombreux lieux de culte furent construits dans tout le pays. Les lieux de culte actuels sont des sanctuaires qui se composent : 
- D’un Torii, portique situé à l’entrée du sanctuaire. Il marque « la séparation entre le monde terrestre et le monde divin ». 
- D’un Honden, le bâtiment principal, sa construction en bois est surélevée par rapport au sol, et dont le toit est recouvert de chaume. 
- D’un ou plusieurs bâtiments annexes. 
- Chaque sanctuaire est gardé par une paire de « Koma inu, deux chiens à l’allure léonine placés sur un piédestal », se faisant face. L’un a la gueule ouverte, l’autre fermée. 





- A l’entrée des lieux de culte se trouvent des offertoires dans lesquels les adeptes jettent de l’argent. Se trouve également une cloche appelée « Suzu », afin que les adeptes avertissent les divinités de leur présence, avant de prier. 
- Dans chaque sanctuaire il y a également un bâti en bois supportant les « plaquettes votives ». Sur ces plaquettes en bois, les croyants écrivent un voeu qu’il espère voir exaucé par les divinités du lieu.


Comment l’adepte pratique la religion shintô dans un sanctuaire ? 
- Chaque croyant honore une ou plusieurs divinités qui lui sont propres. Et les prières sont formulées selon le goût et les préoccupations de chacun. 
- La prière consiste à « solliciter la bienveillance des divinités pour le bon déroulement d’un événement particulier comme le mariage, une naissance, un examen scolaire, l’ouverture d’un commerce, etc. La prière consiste aussi à les remercier d’avoir exaucé un vœu ». 
- Il est possible également de demander les services d’un prêtre pour effectuer un rituel assurant la protection de n’importe quel objet comme une voiture, une maison, contre les mauvais esprits. 
Notons tout de même que la plupart des japonais ne se rendent au sanctuaire que pour de grandes occasions comme les fêtes du nouvel an.




De nos jours, l’arrivée du bouddhisme, du christianisme et du modernisme ont prouvé la capacité d’adaptation du Shintoïsme . En définitive, comme l’explique l’écrivain Michel Malherbe : « même si la vie moderne l’a encore plus dépouillé de son contenu surnaturel. Une religion très primitive comme le shinto a cependant survécu dans une civilisation aussi techniquement avancée que celle du Japon. Malgré cela le Shintoïsme
 reste un extraordinaire ciment d’unité de la nation japonaise ».


-Nextdid-

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire


A quoi vous fait penser cette vue?