mercredi 27 mai 2009

Confucius


Confucius

Le premier professeur

Confucius vivait dans l’ouest de la Chine il y a deux mille cinq cents ans. Mais il est un peu notre contemporain, car son époque agitée ressemble beaucoup à la nôtre, avec de grandes mutations technologiques, le renversement des repères moraux, l’émergence d’une nouvelle classe sociale : les lettrés… Dans ce chaos, l’acte fondamental de Confucius fut de créer la première école du monde ouverte à tous. Tout ce qui nous reste de lui en découle : “Les Entretiens familiers” (“Lunyu” en chinois ), un mince carnet transcrivant les réponses aux questions que lui posaient ses élèves. Voilà le socle sur lequel s’est constitué le meilleur de la morale chinoise : l’art de vivre entre êtres humains, dans la bienveillance et l’harmonie. Rien d’autre, et surtout pas de transcendance. A un disciple qui lui demandait : « Maître, est-ce que le ciel existe ? », Confucius répondait : « La terre est un fait. » Son objectif premier était de favoriser l’amélioration de la qualité humaine de chacun, seule façon d’augmenter finalement le bien de tous.


Pensées

“En matière d’enseignement, point de discrimination”

Dans la société féodale de son époque, seuls les nobles avaient droit à l’éducation. En ouvrant la première école "privée" du monde, Confucius affirmait que la seule noblesse qui comptait pour lui n’était pas celle du sang mais bien celle du cœur. En posant la morale au premier rang hiérarchique, il fondait l’humanisme moderne et le droit de chaque être humain à exiger le meilleur de ses dirigeants.
Tout peut s’apprendre, surtout la vertu d’humanité
"Etudier" est le maître mot qui ouvre le premier chapitre des “Entretiens familiers”, aphorismes recueillis par ses disciples. Ce qui ne signifie pas accumuler un savoir livresque, mais plutôt s’exercer constamment pour donner aux autres le meilleur de soi-même. Le confucianisme est avant tout un inlassable combat moral, amenant chacun à augmenter, en toute circonstance, le degré de dignité humaine.

Ne jamais juger les autres, ne chercher qu’à s’améliorer
« Si tu vois quelqu’un qui se conduit bien, imite-le », disait Confucius. « Mais si tu vois quelqu’un qui se conduit mal, cherche en toi en quoi tu l’imites », ajoutait-il ! Plutôt que de s’ériger en juge des autres (au nom de quelle supériorité ?), Confucius nous propose d’utiliser leurs erreurs pour faire notre propre examen de conscience et en tirer une amélioration personnelle. « Tout mon enseignement est tissé d’un seul fil, expliquait-il. Exigence envers soi-même, indulgence envers les autres. »

Le seul critère est soi-même
Dans les “Entretiens familiers”, Confucius prononce une phrase qui sera reprise vingt et un siècles plus tard par le philosophe Emmanuel Kant. A un élève qui lui demandait : « Maître, y a-t-il un seul mot qui pourrait servir de guide dans toutes les actions de la vie ? », Confucius répondit : « Ne fais jamais aux autres ce que tu n’aimerais pas qu’ils te fassent. » Ainsi, ce qui permet d’apprécier la validité d’une action ne se trouve pas à l’extérieur de l’individu, dans des dogmes, des lois ou des commandements, mais à l’intérieur de son propre cœur. D’où la nécessité de développer ses facultés de discernement pour améliorer la qualité morale de ses actes. La vérité ne se trouve donc pas dans les livres mais dans l’affinement de ses propres critères.
Les rapports humains sont toujours hiérarchisés
« Sur terre, tous les êtres humains sont comme parents et enfants. » Pour Confucius, l’humanité suppose que l’on est toujours le supérieur et l’inférieur de quelqu’un. Cette hiérarchisation, qui donne à chacun des devoirs, mais également des droits, est fondamentale parce qu’évolutive : les enfants doivent à leurs parents le respect que, plus tard, leurs propres enfants leur marqueront. La piété filiale est le meilleur apprentissage qui soit au métier de parent !

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