jeudi 7 mai 2009

La loyauté


“La personne loyale accepte les liens qu’impliquent ses relations avec les autres - parents, amis, supérieurs, pays, institutions - de telle sorte qu’elle défend et renforce les valeurs qu’ils représentent”.

 

Si l’on réfléchit à la façon de développer les différentes vertus humaines, on remarque qu’elles sont toutes imbriquées les unes dans les autres. Ainsi, la loyauté est étroitement liée à la persévérance, à la responsabilité, à l’amitié, au respect des autres, à la prudence et à quelques autres. Cependant, on peut considérer une réalité sous différents angles et souligner certains éléments que l’on n’avait auparavant considérés que partiellement.

La description initiale commençait ainsi : “La personne loyale accepte les liens qu’impliquent ses relations avec les autres”. Accepter des liens suppose d’avoir pris une décision. Mais ce type de décision diffère de celui qui est nécessaire à la persévérance. La description de la vertu de la persévérance commence ainsi : “une fois sa décision prise, elle met en oeuvre les moyens nécessaires à l’accomplissement de ce qu’elle a décidé” ; en d’autres termes, il y a une situation qui engage notre avenir et qui nous oblige à surmonter toutes les difficultés qui vont se présenter. Cependant, en acceptant un lien avec d’autres, on ne pense pas à l’avenir mais à la réalité d’un état actuel. Le lien ne change pas avec le temps, bien qu’il puisse devenir plus fort, plus profond et plus mûr. C’est pourquoi, au fil du temps, il s’agit de se comporter de façon cohérente avec la nature du lien, d’être vigilant, de le défendre et de le renforcer. En ce sens, il sera peut-être nécessaire de développer la vertu de la persévérance de façon à fortifier ce lien, mais la loyauté est la vertu qui aide la personne à être conséquente avec la parole donnée ou, dans certains cas, à prendre simplement conscience, à la lumière de raison ou de la foi, de l’existence d’une relation déterminée pour que, sans avoir nécessairement donné sa parole, elle se sente liée et moralement obligée à l’assumer librement.

Pour être plus clair, considérons la loyauté qui s’exerce vis-à-vis d’un ami. Sans approfondir  la nature de l’engagement qui existe dans ce cas, imaginons une situation où l’un des amis commence à mettre cette amitié en danger par son comportement. La loyauté devrait conduire l’autre à faire le nécessaire pour aider son ami, même si celui-ci s’est mal comporté, en vertu des valeurs que suppose le lien qui les unit. En effet, il devrait essayer d’aider son ami à conformer sa façon d’agir au lien établi pour ne pas le rompre. En même temps, il lui faudra de la persévérance pour mettre les moyens nécessaires en vue de ramener son ami aux valeurs que représente leur lien d’amitié.

Il ressort de ce que nous avons dit que la loyauté implique de reconnaître qu’un lien existe et qu’il implique un ensemble de valeurs.

 

 La reconnaissance des relations

Auparavant, j’ai dis qu’il s’agissait d’être fidèle à la parole donnée, en tant que déclaration  d’une intention. Il est possible qu’il y ait une action continue ou une attitude qui soutiennent les valeurs d’une relation avec d’autres, même si rien n’a été dit. Cependant, il est probable que cette situation n’incitera pas la personne à protéger cette relation, à moins que, ne serait-ce que mentalement, il soit bien clair pour elle qu’elle a contracté un devoir permanent envers les autres.

Dans ce cas, la loyauté devrait conduire la personne, pour reconnaître intellectuellement le lien qui l’oblige, à faire de son mieux pour le protéger - en travaillant consciencieusement, en améliorant les domaines dans lesquels elle peut faire du bien, etc. On ne peut pas confondre, je le répète, la loyauté, conséquence d’un engagement personnel, avec des signes qui découlent d’un état émotionnel.

 L’une des valeurs qu’implique l’amitié est de s’aider mutuellement à agir correctement et à s’améliorer, précisément grâce à l’intimité qui existe entre les amis. En l’absence des valeurs sur lesquelles une relation se fonde, la loyauté n’a aucun sens ou peut conduire à défendre ou à protéger quelque chose de nuisible pour les deux amis.

Considérons un autre exemple : la loyauté d’un enfant envers son équipe. Si, pour l’enfant, la valeur primordiale de l’équipe est de triompher, on verra que, s’il perd, il critiquera à tort et à travers ses camarades et ira peut-être jusqu’à chercher une autre équipe. Un autre critiquera sans discrimination les membres d’une autre équipe qui les a vaincus, ou accusera l’arbitre, défendant encore une fois la valeur “gagner”. La loyauté envers l’équipe devrait conduire l’enfant à jouer du mieux qu’il peut, même s’il doit perdre ; à continuer ses efforts et à faire son possible pour aider les autres en tant que sportifs et en tant que personnes, même si son équipe perd de façon habituelle. L’ensemble des valeurs incluses dans le concept d’équipe comprend notamment l’esprit sportif, la compétence, la bonne humeur, l’esprit de service.

L’une des valeurs que suppose une relation est l’amélioration personnelle et celle des autres. Cette amélioration suppose de défendre et de renforcer d’autres valeurs liées à cette relation, telles que la justice, le respect des autres, l’initiative personnelle, et pour moi l’amitié.

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